Étude du BMJ sur la partialité des rapports
Étude de 2022 démontre que les niveaux de biais de notification, qui peuvent conduire à une surestimation des bénéfices des traitements, sont plus faibles dans la recherche en homéopathie qu’en recherche médicale conventionnelle.
Une étude parue dans le BMJ Evidence-Based Medicine 1 met en évidence un problème bien connu affectant tous les domaines de la recherche médicale, connu sous le nom de « biais de notification », qui peut fausser les estimations de l’efficacité d’un traitement médical, le plus souvent en surestimant ses bienfaits.
Les rapports médiatiques basés sur cette étude, affirment que les avantages de l’homéopathie ont été « considérablement surestimés », mais omettent de relever la déclaration des auteurs selon laquelle le biais de notification n’est « pas un phénomène limité à l’homéopathie » – il se produit dans tous les domaines de recherche clinique.
Cependant, en choisissant de se concentrer uniquement sur la question à savoir si ce problème affecte la base de preuves de l’homéopathie, cette nouvelle étude a fourni de nouvelles informations importantes, montrant que le secteur de la recherche en homéopathie semble surpasser la médecine conventionnelle en ce qui concerne les normes scientifiques et éthiques, avec des niveaux de biais de notification plus faibles.
Parmi les exemples importants de biais de notification, citons le « biais de publication », ce qui signifie que toutes les études ne sont pas publiées, les études positives étant plus susceptibles d’être publiées que les études négatives. Un autre biais consiste à modifier le « critère de jugement principal », soit, le symptôme ou la mesure (parmi plusieurs analysés au cours d’une étude) qui devrait être considéré comme le « résultat » principal permettant de déterminer si le médicament testé est efficace ou non.
Les auteurs déclarent que « la non-publication des résultats des essais et la communication sélective des résultats …. ne sont pas un phénomène qui se limite à l’homéopathie », mais ils n’ont pas présenté de comparaisons avec d’autres domaines de recherche clinique qui fournirait un contexte adéquat pour interpréter leurs résultats.
Selon des études antérieures publiées dans le BMJ qui ont examiné le biais de notification dans les différents domaines médicaux :
- Les résultats de la moitié de tous les essais cliniques enregistrés2 en médecine conventionnelle ne sont pas communiqués dans un délai de 12 mois, alors que 62% de tous les essais enregistrés en homéopathie sont publiés.
- Des incohérences dans la déclaration du critère de jugement principal3 se produisent dans 43% des études médicales conventionnelles, alors que cela ne se produit que dans 25% des essais homéopathiques publiés.
Les travaux du Dr Robert Mathie, un chercheur affilié au HRI, ont été reconnus comme fournissant des « revues systématiques de première importantes »4,5 des essais cliniques évaluant les effets du traitement homéopathique, utilisés comme point de départ de l’analyse du BMJ. L’impact potentiel des résultats non enregistrés/non publiés sur les estimations des effets du traitement est bien connu6, mais pour l’homéopathie, selon Gartlehner et al, l’impact peut être minime, voire nul : « la différence dans l’ampleur de l’effet entre les études enregistrées et non enregistrées n’a pas atteint le seuil de signification statistique ».
Il est donc surprenant de constater que les auteurs puissent affirmer que les méta-analyses historiques du Dr Mathie, « pourraient considérablement surestimer le véritable effet thérapeutique des remèdes homéopathiques et doivent être interprétées avec prudence ». Heureusement, ils ont nuancé leurs résultats avec le mot « pourrait», car un examen approfondi de leur étude révèle que cette affirmation n’est pas soutenue par leurs données.
Les analyses du Dr Mathie7, qui, à ce jour, fournissent le résumé le plus rigoureux des preuves d’essais cliniques en homéopathie, restent valables : les conclusions concernant l’ampleur des effets bénéfiques du traitement homéopathique se fondent uniquement sur des études de la plus haute qualité, qui présentent un faible risque de biais. Comme la plupart des essais cliniques non enregistrés présentent un risque élevé de biais, ils n’auraient pas influencé les conclusions de ces analyses.
Clairement des tentatives ont aient été faites d’utiliser cette nouvelle étude pour saper l’évidence scientifique de l’homéopathie, sous prétexte d’une «mauvaise pratique en matière de recherche »,8 ces affirmations sont totalement infondées.
Comme l’explique le Dr Alexander Tournier, Directeur Exécutif de l’HRI, «le biais de notification est un problème bien connu dans tous les domaines de la recherche médicale; il n’est donc pas surprenant qu’il se produise dans la recherche en homéopathie. La conclusion la plus intéressante de cette nouvelle étude, publiée dans ‘BMJ Evidence Based Medicine’, est que nous savons maintenant que l’homéopathie est plus performante que la médecine conventionnelle à cet égard, avec des niveaux plus faibles de biais de notification. »
HRI se consacre à la promotion et au soutien de la recherche de la plus haute qualité : nous soutenons donc tous les efforts déployés pour réduire les biais de notification dans la recherche clinique afin de mieux informer les choix de soins de santé. En attendant, il est toutefois réconfortant pour les patients, les décideurs et les scientifiques de savoir que, contrairement à ce que prétendent ces auteurs, les preuves cliniques de l’homéopathie ne nécessitent pas une « interprétation plus prudente » que toute autre preuve scientifique.